- Accueil
- Actualités
- Aménagement
- Chenilles processionnaires : la Ville en action
Chenilles processionnaires : la Ville en action
En hiver, on peut apercevoir leurs cocons blancs dans les pins. Au printemps elles quittent leur abri en procession pour s’enfouir sous terre. Couvertes de poils fortement urticants, ce sont les chenilles processionnaires du pin. Tour d’horizon des actions engagées par la Ville pour les réguler.
Connaissez-vous le Thaumetopoea pityocampa ? Derrière ce nom savant se cache un papillon de nuit, le Processionnaire du pin. Inoffensif à l’âge adulte, il doit sa renommée au mode de déplacement de ses chenilles, en file indienne. Rassemblées dans des processions pouvant compter plusieurs centaines d’individus, ces insectes présentent un double risque environnemental et sanitaire (lire encadré en fin d’article). La Ville intervient pour limiter sa prolifération dans l’espace public, en adaptant ses interventions au cycle de vie de l’insecte.
Du papillon à la chenille
Le cycle de vie du Processionnaire du pin est annuel. Des variations peuvent être observées selon les conditions climatiques d’une année donnée mais les éléments suivant peuvent vous permettre de repérer des foyers :
- les papillons sortent de terre, où ils ont terminé leur développement, aux alentours de la mi-juin, c’est alors que les accouplements ont lieu. La femelle va ensuite pondre en rangées parallèles par paquets de 150 à 320 formant un manchon gris argenté recouvert d'écailles, long de 2 à 5 centimètres sur les rameaux ou les aiguilles de pin ;
- 30 à 45 jours après, les chenilles éclosent et commencent à se nourrir des aiguilles du pin. Elles tissent des pré-nids qui peuvent passer inaperçus : une touffe d’aiguille qui jaunit est la première manifestation de leur présence. Dès que la zone autour de leur abri n'offre plus assez de nourriture, les chenilles émigrent plus haut dans l'arbre et reforment un nouveau nid : on peut les voir par journée ensoleillée en procession sur le tronc ou les branches d'un pin ;
- en automne, elles construisent un abri en soie sur la branche d'un pin. Elles passent l'hiver dans cet abri, et ne sortent que la nuit pour entretenir leur nid et se nourrir ;
- au printemps suivant, la colonie quitte l'abri et se dirige vers le sol. Les chenilles, brunes avec des tâches orangées, se tiennent les unes aux autres et se déplacent en longue file. Les processions peuvent se déplacer jusqu'à 40 m avant de trouver un endroit ensoleillé où s’enfouir dans le sol ;
- deux semaines plus tard, toujours dans le sol, les processionnaires tissent des cocons individuels et se transforment en chrysalides qui deviendront des papillons.
Lutte dans l’espace public
À chaque saison son mode d’intervention ! S’adaptant au cycle de vie de l’insecte, le service des espaces verts de la Ville de Saint-Herblain déploie plusieurs techniques de lutte, avec des interventions principalement en automne et au printemps.
- Lutte micro-biologique : entre mi-septembre et mi-décembre, la Ville procède à la pulvérisation d’une maladie bactérienne s’attaquant aux chenilles – le Bacille de Thuringe – sur plus de 1100 pins du territoire. L’objectif est de détruire les larves déjà installée dans les pins, avant leur installation dans leur abri hivernal ;
- Éco-pièges : dans les groupes scolaires, les crèches et autour des aires de jeux, 77 éco-pièges sont installés avant l’hiver pour prévenir la descente des chenilles processionnaires au printemps ;
- Lutte mécanique : le personnel municipal intervient directement sur les cocons jusqu’à la mi-décembre. Dès qu’un cocon est repéré dans l’espace public, il est ôté de l’arbre au moyen d’un échenilloir (sécateur monté au bout d’une perche pour atteindre les branches en hauteur) puis brulé ;
- Pièges à phéromones : installés au printemps, ils permettent de capturer les papillons mâles et de limiter les accouplements qui se déroulent généralement à partir de la mi-juin. Dans les 10 dernières années, 70 pièges ont été installés au fur et à mesure de l’identification de nouveaux sites dans les parcs et groupes scolaires, les crèches et abords de voiries.
- Nichoirs : le processionnaire du pin compte peu de prédateurs. Parmi ceux-ci, la mésange dont la présence est encouragée par l’installation de nichoirs à proximité de la MJC La Bouvardière et au parc de la Savèze.
Malgré toutes ces actions, l'élimination de la chenille n'est pas totale et il arrive que quelques processions se forment au printemps lorsque les chenilles descendent des branches pour aller s’enfouir sous terre avant de se changer en papillon… et de recommencer le cycle. C’est pourquoi les interventions dans l’espace public sont renouvellées chaque année.
Particuliers : n’agissez pas seuls
Si vous repérez des larves, des cocons ou processions de chenilles, ne prenez pas de risques inutiles. À moins d’être pourvu en équipement de protection et outils de lutte adéquats, la manipulation des chenilles et de leurs cocons présente des risques sévères (lire encadré). Les professionnels agréés sont nombreux : ils sauront vous proposer la solution la mieux adaptée à votre situation.
Plus d’informations sur le site France chenilles (annuaire des professionnels de la lutte contre les chenilles processionnaires) et sur le blog de l’entomologiste André Lequet .
Qui s’y frotte, s’y pique
Dommages sur les arbres : les larves et chenilles du Processionnaire du pin se nourrissent des aiguilles. En fonction du nombre de nid dans un arbre, leur voracité peut entrainer un affaiblissement du spécimen, des retards de croissance ou une plus grande exposition aux maladies et parasites notamment pour les arbres déjà fragilisés par ailleurs. Il est rare que les chenilles entrainent la mort des pins en bonne santé, qui récupèrent en quelques années.
Risques pour l'homme et les animaux : les chenilles processionnaires sont recouvertes de poils urticants. Dispersés par le vent ou l’action humaine (à l’occasion d'une tonte, en essayant de détruire une procession), ils provoquent des démangeaisons très vives et des allergies pouvant prendre des formes sévères chez les humains et les animaux, au niveau de la peau, des yeux ou encore des voies respiratoires. La survenue d'effets délétères sur la santé n'implique donc pas nécessairement un contact direct avec les insectes.