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Sport - Vie associative

Arts martiaux à Saint-Herblain : le juste coup

Publié le | Mis à jour le

Une dizaine de sports de combat sont représentés à Saint-Herblain. Entre dépassement de soi et respect témoigné à l’adversaire, la pratique d’un art martial est souvent une école de vie. Reportage.   

Crochet du droit, coup de pied fouetté suivi d’un direct. La frappe est retenue – on cherche seulement la « touche » – mais l’engagement physique n’en demeure pas moins intense. Ce mardi soir, c’est entraînement de boxe française au gymnase de la Sensive. La « savate » comme l’appellent plus volontiers ses amateurs et amatrices. Laquelle compte à Saint-Herblain une quarantaine de pratiquants et pratiquantes, réunis au sein de la Savate Boxe Herblinoise, un club vieux de 35 ans.

« La savate, ça date de la fin du XIXe, c’était un sport très pratiqué au début du XXe. Puis avec le temps, il s’est un peu effacé devant la boxe anglaise, précise Annie Madec, présidente et figure d’un club qu’elle a participé à créer, en 1978. C’est un art martial qui mélange pieds et poings, avec beaucoup de contraintes techniques, c’est très plaisant à apprendre. Et surtout très beau à voir, vous ne trouvez pas ? C’est une gestuelle très élégante ». 

Pratiquant de savate donnant un coup de pied lors d'un entraînement
La savate ou boxe française, est un sport de combat pluri-séculaires qui allie pieds et poings.

Des sports complets

À l’instar de la boxe française à la Sensive, les gymnases et dojos herblinois sont le lieu de pratique de nombreux arts martiaux. Une dizaine de disciplines sont représentées, des plus connues (judo, boxe anglaise) aux plus confidentielles (Muah Thai, canne de combat, Viet vo dao…). « Il y a une telle diversité de sports de combat à Saint-Herblain, c’est assez incroyable pour une ville de cette taille », relève Annie Madec.

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associations herblinoises de sport de combat

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disciplines représentées

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lieux de pratique

Au dojo de la Bourgonnière, installé dans le gymnase du même nom, des dizaines d’apprentis judokas de 7 à 8 ans évoluent ce soir-là sur des tatamis colorés. Sous le regard d’Olivier Gisolt, vice-président du SHIN Dojo, les jeunes combattants et combattantes s’essaient à des exercices d’assouplissement et à des techniques d’immobilisation. S’échauffer correctement, apprendre à bien tomber, développer quelques mouvements d’amener au sol, chercher à attraper l’autre…les enfants présents semblent aussi bien apprécier la technique de judo que les jeux ludiques qui y sont associés.

Fort de ses 408 adhérents et adhérentes, le club est devenu, au fil des années, l’une des plus grosses associations sportives de la commune. Là aussi, on constate un engouement certain pour les arts martiaux depuis quelques années, notamment chez les plus jeunes.

Enfants pratiquant le judo
La pratique du judo chez les enfants permet de développer la souplesse, la synchronisation des mouvements, la discipline et le goût de l'engagement.

« Le judo et le jujitsu sont des sports très complets, explique Olivier Gisolt. Ce sont des pratiques qui développent la synchronisation des mouvements, l’équilibre, l’observation, l’endurance, la souplesse…Et puis pour les enfants, c’est génial, c’est un sport qui les conditionne, qui leur donne un cadre, un certain nombre de règles sous forme de jeu ». Devant tant d’engouement, le club a même décidé la création il y a quelques saisons d’une section « baby-judo » pour les enfants de 4 à 5 ans. « Il y a une quarantaine de places, et la sanction est quand même prise d’assaut chaque année », se réjouit Olivier Gisolt.

Enfants pratiquant le judo.
Au SHIN Dojo, les sections réservées aux enfants sont prises d'assaut chaque année.

Changement de mentalité

Autre élément notable dans cet engouement pour les sports de combat : la progression de la mixité. Un développement de la pratique féminine, conséquence à la fois d’un changement de mentalité dans la société, mais aussi de démarches proactives de la part des présidences de clubs. « Cette évolution pour avoir plus de femmes, on l’a cherchée activement, témoigne Rochdi Madmoun, président du Fighting Club Herblinois, qui propose de la boxe anglaise, du kick-boxing et du muay-thaï (deux types de boxes pieds-poings, l’une anglo-saxonne, l’autre thaïlandaise). On a dans les effectifs une grande championne, Athénaïs Genty. Avec elle on a mis en avant les féminines, notamment dans la communication du club. On veut montrer que la discipline est aussi accessible aux filles ».

Gala de kickboxing
Le kickboxing, art martial nippo-américain, est de plus en pratiqué par les femmes, comme la plupart des sports de combat. Ici, un combat organisé lors d'un gala du Fighting Club Herblinois.

Même constat du côté de la Savate boxe herblinoise. « Dans certaines compétitions, il y a parfois même plus de femmes que d’hommes, c’est dire que la dynamique de féminisation à l’œuvre », sourit Annie Madec, entre deux consignes aux « tireurs » et « tireuses » venus s’entraîner à la Sensive.

Les sports de combat à Saint-Herblain

Une dizaine de disciplines est présente :

  • Boxe anglaise
  • Savate (boxe française)
  • Viet vo Dao
  • Canne de combat
  • Aikido
  • Jujitsu et judo
  • Taekwondo
  • Kickboxing
  • Muah Thaï

Plus d’infos et contacts des clubs à retrouver sur le site de l’Office du sport herblinois.

Courage, sincérité, modestie

Au dojo de la Bourgonnière, les pratiquants évoluent sous un imposant portrait de Jigoro Kano (fondateur du judo) et de quelques-uns de ses préceptes, affichés en lettres capitale : « Modestie », « Respect », « Courage », « Sincérité », « Honneur »…« Le judo et le jujitsu, c’est une véritable école de vie, note Olivier Gisolt. Au-delà du sport, il y a l’apprentissage d’un cérémonial avant l’entrée sur le tatami, une importance primordiale accordée au respect…Pour les enfants un peu délurés, ça leur pose des limites. Et pour ceux qui sont timides, ça les émancipe. »

Pratiquant de savate donnant un coup de pied lors d'un entraînement
Les valeurs de respect, courage, modestie...sont des principes cardinaux communs aux arts martiaux.

« Il n’y a aucun pré-requis pour pratiquer un sport de combat comme le kick-boxing, indique Rochi Madmoun. Le club est ouvert à tous niveaux, grands, petits (à partir de 8 ans), et on peut adhérer tout au long de l’année ». Et Annie Madec de conclure : « Qu’est-ce qui fait le succès de nos disciplines ? L’envie de se dépenser bien sûr, mais aussi de trouver du sens dans le sport. Car dans les arts martiaux, l’adversaire est aussi un partenaire, on grandit ensemble. »