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Conseil municipal du 3 février : un budget 2025 prudent dans un contexte incertain

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Orientations budgétaires pour l’année 2025, adaptation de la carte scolaire, expérimentation d’un nouveau marché dans le quartier du Sillon… : la séance du 3 février illustre l’ambition municipale de construire une ville plus solidaire, dynamique et durable. Zoom sur les principales décisions de l’assemblée.

Solidarité avec Mayotte : 10 000 € pour la Protection civile

Face à la dévastation causée par le cyclone Chido, la Ville de Saint-Herblain a décidé d’agir en votant une subvention exceptionnelle de 10 000 €. Une somme versée à la Protection civile, partenaire essentiel dans la coordination de l’aide d’urgence. Ce geste reflète la tradition solidaire de la Ville de Saint-Herblain et son soutien aux populations touchées par les catastrophes naturelles, comme cela a été le cas, pour ne citer que deux exemples récents, pour le Maroc, ou encore la Libye.

La délibération a été adoptée à l’unanimité.

Budget 2025 : agir en responsabilité pour les transitions et le service public local

Le rapport d’orientation budgétaire 2025 a été présenté au conseil municipal, étape préalable à l’examen du budget. Ce document essentiel expose les grandes lignes du budget à venir. Celui-ci met l’accent, pour 2025, sur la responsabilité financière et la transition écologique. La Ville fait le choix d’un budget prudent, dans un contexte économique et politique national incertain, privilégiant la stabilité des services publics tout en poursuivant ses investissements. Le rapport précise les engagements pluriannuels de la Ville, la répartition de ses recettes et dépenses, ainsi que des éléments financiers (endettement, capacité de financement…) et liés à la gestion du personnel.

Malgré certains décalages, à l‘image des travaux à l’école de la Bernardière, impactés par l’indisponibilité du collège Renan au sein duquel les enfants doivent être accueillis pendant la rénovation, le programme d’investissement se poursuit en 2025, pour un montant de près de 24,5 M€. Un montant plus bas que prévu, « mais pas un renoncement ni une diminution des ambitions, insiste Marcel Cottin, premier adjoint aux finances. Il faut faire les choses dans le bon ordre et comme il faut ». 47% des investissements réalisés en 2025 seront à destination des écoles, 20% sur des projets liés à la ville nature, et 14% pour le secteur jeunesse, sport et socioculturel. Parmi ceux-ci on peut citer les rénovations de 4 groupes scolaires (Soleil-Levant, Bernardière, Condorcet et Grands-bois) pour 6,75 millions d’euros, les travaux du centre socioculturel Soleil-Levant, ou encore la création du skatepark dans le parc des Haradières et de nouvelles boucles de promenades. Des investissements financés par l’épargne brute de la Ville, dont le désendettement se poursuit. Sur le mandat 2020-2026, la Ville aura investi 122,4 M€ dans des projets qui répondent aux enjeux de transition écologique et de ville solidaire.

Avec un budget global de 111,48 millions d‘euros, la municipalité s’engage au-delà des projets d’investissement à assurer un haut niveau de services publics, au quotidien : dans la gestion des parcs et jardins, auprès des seniors et des tout-petits, aux côtés des usagers réalisant leurs démarches.

Suite au débat tenu en séance (à revoir sur la page « Rediffusion des débats » sur le site internet de la Ville) le Conseil municipal a adopté le rapport d‘orientation budgétaire pour 2025 avec 30 voix pour, 7 contre et 5 abstentions.

Rencontre avec Marcel Cottin, premier adjoint aux finances

Comment la situation nationale affecte-t-elle le budget de la Ville ?

On n’a jamais connu cette situation sous la 5e République ! C’est la première fois que l’État fait une loi pour reconduire le budget de l’année précédente par absence de budget pour l’année en cours. Le budget de la Nation a été présenté le 1er février. Il sera donc adopté après notre débat d’orientation budgétaire et avant le vote de notre budget en mars. Cela génère d’énormes incertitudes pour les collectivités territoriales. Nous faisons partie des plus grosses collectivités on sera forcément mis à contribution : on parle de 2 milliards d’euros en moins pour les collectivités à l’échelle nationale. Et soulignons tout de même que contrairement à l’État, les collectivités n’ont pas le droit de faire du déficit, il faut que nos recettes couvrent nos dépenses. Alors où en sommes-nous ? Les règles budgétaires définitives qui nous seront appliquées ne sont pas connues. Certaines seront confirmées, d’autres infirmées, d’autres revues à la marge. Par exemple, sur la TVA : on la récupère ou pas ? Certains postes discutés en Conseil municipal pourraient être revus. Mais nous avons anticipé avec un budget prudent, et on fera le nécessaire avec des décisions modificatives en cours d’année.

Comment peut-on qualifier la situation financière de la Ville ?

Un taux d’épargne brute nettement supérieur à celui des Villes de taille équivalente, un niveau d’endettement au plus bas – car notre épargne finance justement notre besoin d’emprunt -, un niveau d’investissement conséquent, plus de 24 M€ prévus en 2025, sont trois marqueurs objectifs d’une Ville bien gérée. Mais il faut tenir compte des incertitudes dont j’ai parlé. En 2025, la Ville fait le choix de proposer un budget sérieux, responsable, un budget qui ne nous bloque pas dans nos investissements et le développement de nos politiques publiques. Mais aussi un budget prudent au niveau des dépenses, qui nous permet de garder une capacité de réaction en cours d’année. Notre bonne gestion nous permet de proposer un budget conforme aux ambitions de notre programme politique en consolidant l’action de la Ville en matière de solidarité, d’éducation et de transition écologique.

Pourquoi les investissements sont-ils moins importants que prévus en début de mandat ?

Nous avons revu la prospective du mandat à la baisse, avec tout de même plus de 122 M€ d’investissements entre 2020 et 2026. C’est dû au décalage d’un certain nombre de projets : on va faire les choses plus tard que ce qu’on avait dit. Ça peut être à cause de marchés infructueux, d’études plus longues que prévues, ou de capacités à faire limitées des services municipaux. Sur ce dernier point, on peut prévoir tous les investissements qu’on veut, encore faut-il pouvoir les réaliser dans de bonnes conditions : on préfère faire correctement, plutôt que de charger les agents en place. Au final, un seul projet ne se fera pas : la construction d’une école à la Pâtissière pour remplacer l’école Beauregard. En 2024, nous avons eu les résultats des études environnementales et d’une étude de l’AURAN sur la prospective scolaire, avec une démographie en baisse. Ce genre de projet se construit sur des années, et quand de nouveaux éléments arrivent à notre connaissance on s’adapte.

Quels sont les investissements, projets ou actions phares à venir pour 2025 ?

Quelques exemples qui illustrent notre engagement en faveur de la transition, dans ses volets écologiques et sociaux. C’est la base de notre politique. Premier exemple, le budget alloué aux rénovations dans les écoles. C’est notre principal secteur d’investissement en 2025 avec 7,9 M€. On va par exemple terminer les travaux à l’école Condorcet, avec un bâtiment opérationnel pour septembre. On rénove le bâti, ce qui est bien pour le confort, l’accessibilité, et pour les performances énergétiques ce qui diminue les dépenses liées à la consommation d’énergie. Depuis 2022, on travaille désormais aussi sur les végétalisations des cours, dans une démarche de plus en plus participative. Prendre en compte les apports des usagers des projets, ça coûte parfois plus cher, mais le résultat final est d’autant plus satisfaisant – et donc durable – pour tout le monde. On investit aussi 1,2 millions d’euros en 2025 dans le projet de skatepark au sud d’Atlantis. Oui ça coûte de l‘argent, mais c’est bien plus qu’un espace sportif : le projet fait la place au maximum de pratiques, on a pensé aux familles, aux personnes âgées, qui peuvent se poser, qui peuvent se rencontrer, on a pensé à la mixité avec l’installation de toilettes : ça sera un vrai lieu de vie ! Enfin, un dernier projet qui avancera en 2025, même si nous n’en sommes pas au stade des investissements sonnants et trébuchants. C’est celui de la cuisine centrale mutualisée. Au début du mandat, il n’était pas gagné de trouver d’autres communes pour faire ce projet à plusieurs. C’est désormais acté avec les Villes d’Orvault et La Chapelle-sur-Erdre. En 2025, on lance les appels d’offres, on choisit le groupement qui va réaliser le projet de construction de la cuisine. La Ville recrute pour ce projet. C’est une belle réussite en faveur des circuits courts, de l’agriculture locale et des produits bio, et au final, d’une meilleure alimentation pour les élèves des écoles herblinoises.

Stabilité fiscale : des taux d'imposition communaux inchangés pour 2025

Dans un contexte économique incertain, la municipalité a fait le choix de la stabilité en reconduisant les taux d’imposition de la part communale de 2024 pour l’année 2025. Une décision qui contribue à offrir une visibilité aux contribuables et à préserver leur pouvoir d’achat. Les taux concernant la part communale des impôts n’ont pas été revalorisés depuis 2010, les hausses des montants payés par les contribuables étant dues à la revalorisation des bases d’imposition décidées au niveau national et aux hausses des taux pratiqués par les autres collectivités.

Cette décision concerne les taxes foncières et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Concrètement, les taux restent inchangés :

  • Taxe d’habitation sur les résidences secondaires : 27,63 %
  • Taxe sur le foncier bâti : 39,32 %
  • Taxe sur le foncier non bâti : 110,10 %

La délibération est adoptée à l’unanimité.

Vie locale : un marché de plein air pour le quartier Nord

Pour renforcer le lien social et dynamiser le commerce local, un 4e marché de plein air sera créé à titre expérimental dans le quartier Nord. Ce marché se tiendra le mercredi après-midi et en début de soirée sur le parvis de l’Angevinière pour une durée de six mois, à partir d’avril 2025. Il accueillera jusqu’à 10 exposants et s’inscrit dans une volonté de proximité et de soutien à l’économie locale. Un moyen pour la municipalité de créer des lieux de vie conviviaux et animés pour ses habitants.

Un appel à candidature sera accessible sur saint-herblain.fr à partir du lundi 10 février et permettra aux commerçants alimentaires et de produits manufacturés de postuler, jusqu’au 28 février.

La délibération est adoptée à l’unanimité.

Éducation : adaptation de la carte scolaire et périmètres mixtes

La municipalité a décidé d’adapter la carte scolaire pour la rentrée 2025, pour mieux répondre aux besoins des familles et assurer une répartition équilibrée des élèves. Ainsi, les périmètres des groupes scolaires Beauregard, Buzardières, Sensive et Bernardière seront ajustés.

Sur l’ensemble du territoire, la création de périmètres mixtes permettra une gestion plus souple et transparente des affectations des élèves en tenant compte des besoins et des capacités d’accueil des groupes scolaires, des enjeux de mixité sociale et des effectifs par classe. La mise en place de ces périmètres mixtes s’inscrit dans une logique de gestion optimisée des services publics et de prise en compte des évolutions démographiques de la ville.

La délibération est adoptée avec 39 voix pour et 3 absentions.

L’intégralité du Conseil municipal du 3 février

L’ensemble des délibérations adoptées et leurs annexes sont disponibles dans la rubrique « Conseil municipal ».

Vous préférez revoir les débats en vidéo ? Rendez-vous sur la page « Rediffusion des débats ». Le replay du Conseil municipal est disponible jusqu’à la séance suivante.