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Culture

Les masques de passage de Charlotte Caron

Publié le | Mis à jour le

Actuellement en résidence à la Maison des arts, Charlotte Caron artiste plasticienne de 34 ans prépare l’exposition "masques de passage" qui sera présentée du 12 avril au 24 mai. Rencontre avec cette artiste talentueuse.

Elle nous reçoit dans son atelier de la Maison des arts. Au mur, des parures et des colliers de toutes les couleurs, des têtes en résine acrylique de ses futurs masques. Sur sa table de travail, une tête de panthère qu’elle est en train de recouvrir méticuleusement d’une peau de chèvre vert fluo achetée sur un site d’objets de seconde main. « Vous n’imaginez pas toutes les étapes qu’il m’a fallu pour en arriver là et pour ne rien perdre du matériau » confie la jeune femme.

Diplômée de l’école Boulle et d’un master 2 de l’école des Beaux-Arts de Rennes, la jeune femme originaire de Paris a développé depuis toute petite une forte appétence pour l’art. Il faut dire qu’elle a déployé une belle énergie pour réaliser de nombreux stages et engranger de précieux savoir-faire : à l’opéra Bastille pour apprendre la peinture à l’italienne, au musée du Louvre pour s’initier à la taille de pierre, etc. Autant de techniques qui lui permettent aujourd’hui de travailler sur « l’hybridation des matériaux » et le détournement des techniques de leur fonction première. Par exemple, elle pratique la gravure sur toile et utilise l’encre de gravure comme de la peinture. De même, elle réalise de la peinture sur photographies. Pour Charlotte, toutes les civilisations sont interconnectées entre elles. Résultat : ses masques condensent à eux seuls plusieurs visages et civilisations, comme l’Afrique et le peuple Maya par exemple.

Une véritable collectionneuse

Depuis l’époque où elle était étudiante aux Beaux-Arts, Charlotte Caron s’intéresse aux masques car, pour elle, ils révèleraient l’intérieur du corps et seraient le reflet de notre psychologie. S’inspirant des pratiques ancestrales, la jeune artiste s’attache avant de commencer toute création à récolter une très large documentation d’images et d’informations. Elle n’hésite pas à parcourir les musées et les bibliothèques (Centre Georges Pompidou, musée du quai Branly notamment).

Ses lectures sont aussi une source d’inspiration importante comme les ouvrages sur la transe de l’anthropologue Philippe Charlier et la journaliste Corinne Sombrun. Son séjour de 8 mois au Canada représente un tournant dans son parcours car c’est à ce moment qu’elle découvre le peuple Haïda féru de totems et de masques. Une découverte qui la confirme dans son désir de creuser cette thématique et d’entamer son projet de création de 12 masques, « ces êtres chimériques propices aux rituels. »

Un défilé expérimental

Charlotte Caron invite toutes les personnes intéressées à assister et participer aux cérémonies d’ouverture et de finissage de son exposition. L’ouverture donnera lieu à une performance dansée et musicale avec un défilé des masques accompagnés par des percussions de la batucada de la Maison des arts. Lors du finissage, les élèves plasticiens accompagnés des élèves musiciens de la Maison des Arts entreront à leur tour dans la danse après avoir décroché leurs masques et les avoir revêtus.

Vernissage mercredi 12 avril à 19h à la Maison des Arts. Finissage mardi 23 mai à 19h. À cette occasion le public est invité à venir masqué et costumé.

Une résidence artistique pour plasticiens professionnels 

La Maison des Arts lance un appel à projet pour une résidence artistique sans hébergement ouverte à des artistes plasticiens professionnels expérimentés. La résidence se déroulera de novembre 2023 à avril 2024. Intéressé ? Adressez votre dossier de candidature à la Maison des Arts avant le vendredi 26 mai dernier délai.