L’imaginaire au bout du stylo à l’Espace 126

Dès qu’on passe la porte, l’ambiance détendue saute aux yeux. En ce lundi de novembre, Tonja, animatrice de l’atelier d’écriture, est entourée de Karelle et Josette. De bonnes ondes se dégage du trio attablé devant des livres ouverts, un dictionnaire dont la tranche mériterait une réparation, un jeu de société intitulé « Comment j’ai adopté un gnou » et des feuilles volantes tapissées d‘écriture.

« C’est grâce à Karelle que l’atelier d’écriture a vu le jour », annonce d’emblée Tonja Milaret, animatrice de l’atelier d’écriture. Une première recrue rencontrée lors d’une soirée organisée en septembre dernier par le CSC pour faire le bilan des animations de l’été. Encouragée par sa discussion avec Karelle, par ailleurs bénévole au CSC pour le soutien scolaire des enfants du quartier, Tonja propose alors une collaboration régulière à l’Espace 126. Et l’atelier d’écriture ouvre ses portes le 19 septembre. Tonja n’en est pas à son coup d’essai au CSC, puisqu’elle animait déjà atelier d’écriture en lien avec les œuvres exposées lors du weekend d’Éclats d’Arts en mars 2022.

Pour Tonja, l’essentiel est « d’aider chacune et chacun à libérer son imaginaire, de donner l’impulsion qui permette aux participants de se lancer dans l’écrit« . Sa particularité ? Elle utilise de nombreux supports plus variés les uns des autres tout au long des ateliers : « Si on travaille sur la thématique de l’odorat, on va utiliser des parfums, jouer au loto des odeurs, évoquer la madeleine de Proust pour retrouver des souvenirs olfactifs. » Tout est bon à prendre pour aider les participants et participantes à s’exprimer.  Tonja, qui intervient à titre bénévole au CSC, est « toujours à l’affût de bonnes idées pour alimenter les ateliers ». Cette fois, les « Jeux et histoires de mots » sont au programme. Quelques jours après la séance, Tonja publiera les textes produits sur son site . Histoire de garder une trace.

Le sourire accroché en permanence aux lèvres de Tonja Milaret donne le « la » des séances. Ici, l’esprit ludique et le cadre convivial priment sur la vision « très française » d’une écriture besogneuse et encadrée par les préceptes de l’Académie. En un mot : réservée aux élites. « Les fautes d’orthographe, on s’en fiche ! » insiste Tonja, « l’idée c’est d’exprimer son imaginaire et sa singularité ». Karelle confirme : « La langue française est difficile. Dans cet atelier, ce qui compte c’est d’abord la créativité. Et de passer un bon moment. »

Josette aussi apprécie ces temps qui mêlent travail sur la langue et convivialité : « J’aime le français, les mots. À l’atelier on apprend de nouvelles tournures, ça permet de rester alerte. Et pour les personnes qui vivent seules comme moi, ça permet de partager des moments collectifs. » Karelle, elle, a retrouvé avec plaisir « le geste d’écrire » : « À l’école, on faisait des rédactions. Puis on est pris par la vie, on n’écrit plus. Ici, on revient au geste de base, le stylo en main. » Les exercices s’égrènent au fil de la séance, accouchant de plusieurs petits textes en prose et de poésie.

En fin de séance chacune peut lire ses textes à voix haute. « On n’est pas si nombreux, et vu l’ambiance bienveillante ici, c’est facile de se lancer.  » dédramatise Karelle. « Et ce n’est pas une obligation » ajoute Tonja. « Chacun doit se sentir à l’aise » poursuit-elle : « Même chose pour les textes publiés sur mon site, ce sont les participants qui décident ». « Et nos droits d’auteurs alors ? », intervient Karelle dans un éclat de rire. « Je prends 10% moi ! »

Atelier d’écriture de l’Espace 126 – centre socioculturel du Bourg.

Un lundi sur deux de 14h à 15h30. Prochaines séances : lundis 12 décembre et 9 janvier.

Possibilité d’intégrer l’atelier tout au long de l’année, séance d’essai gratuite. Tarif : selon le quotient familial.

Plus d’infos en ligne sur le site de Tonja Milaret et les pages relatives aux ateliers de l’Espace 126.