Place publique : « Enfance placée : un système défaillant ? »

Héritée de la Révolution française et confiée aux départements depuis la décentralisation de 1983, la protection de l’enfance repose sur un ensemble d’acteurs : services sociaux, magistrats, associations, éducateurs spécialisés. Comment a évolué la protection de l’enfance ? Quels sont les enjeux qui traversent aujourd’hui un système en crise ? Venez en débattre avec nos invités jeudi 11 décembre à 20h à la Maison des Arts.

L’ASE intervient lorsqu’un enfant est considéré en danger dans son milieu familial. Depuis plusieurs années, les Départements constatent une hausse des signalements, l’augmentation des mesures de placement et une diversification des publics, notamment avec l’arrivée de mineurs non accompagnés. Cette pression se traduit par des délais plus longs et un recours fréquent à des solutions d’hébergement temporaires quand les places manquent. L’Observatoire national de la protection de l’enfance souligne également le nombre important de changements de lieux de vie au cours d’un parcours, sources d’instabilité pour les enfants.

En 2025, une commission d’enquête parlementaire a auditionné plus de soixante acteurs du secteur. Son rapport pointe plusieurs faiblesses structurelles : manque de personnel, difficultés de recrutement, pratiques très variables d’un département à l’autre et contrôles parfois insuffisants dans certains établissements. Si le cadre juridique est jugé complet, sa mise en œuvre dépend largement des moyens locaux. Les magistrats signalent également des retards dans l’application de leurs décisions, faute de places d’accueil disponibles. L’ensemble dessine une protection de l’enfance fragmentée, dont les résultats varient fortement selon les territoires.

À leur majorité, les jeunes quittent la prise en charge. Les travaux de l’Ined montrent qu’une part importante d’entre eux connaît une grande précarité : hébergements successifs, absence de solution stable, difficulté d’accès au logement autonome. Un rapport de l’Igas publié en 2025 souligne que leur insertion sociale et professionnelle dépend largement de la préparation en amont et des dispositifs d’accompagnement disponibles localement.

Comment mieux comprendre les fragilités actuelles de la protection de l’enfance et imaginer des pistes pour accompagner plus justement les enfants et les jeunes concernés ?

Pour en discuter :

• Serge Michel, directeur du SEAD, service milieu ouvert à l’Adaes44 ;
• Alissa Denissova, fondatrice de l’association Repairs 44, association d’entraide destiné aux jeunes sortant de la protection de l’enfance ;
• Marine Verron, avocate spécialiste du droit des familles et des mineurs.

Un débat animé par Alexandra Jore, journaliste.

Débat Place publique

Jeudi 11 décembre, de 20 h à 22 h. Entrée libre et gratuite.
Maison des Arts, 26 rue de Saint-Nazaire.

Vous ne pouvez pas vous déplacer ? Le débat sera retransmis en direct sur la chaîne Youtube de la Ville.

Accès par les transports en commun :

• À 250 mètres : bus lignes 23, 59, 81, 91, arrêt Maison des arts.
• À 500 mètres : tramway ligne 1 et bus ligne 20, arrêt Romanet.