
Nature
À la découverte du vallon du Drillet
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Samedi 24 mai dernier, une balade ornithologique, proposée par la Longère de la Bégraisière avec l’association “ Sauvons la Coulée verte du Drillet ”, a eu lieu dans la coulée verte du Drillet située entre Saint-Herblain et Couëron.
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Ce matin-là, il fait encore un peu frais en cette fin du mois de mai. À l’entrée d’un bois, entre deux locaux d’entreprises, un petit groupe de personnes, casquettes vissées sur la tête et jumelles en bandoulière, attend le départ de la visite. Bientôt, le groupe sera cerné par de grandes prairies pleines d’herbes hautes et des arbres aux branches entrelacées. Ici, coule le Drillet, ruisseau méconnu qui avant de se jeter dans la Loire, irrigue le marais de la Pâtissière, classé Natura 2000.
Où se trouve le vallon du Drillet ?
Situé sur le côté sud de la formation géologique du Sillon de Bretagne, le vallon du Drillet forme une frontière naturelle entre Saint-Herblain et Couëron. Véritable corridor écologique, il prend sa source au niveau du lieu-dit les Bouillons entre la ZAC des Hauts de Coüeron puis alimente le marais de la Pâtissière. Ce dernier représente une valeur inestimable en termes de biodiversité. Pour découvrir le vallon du Drillet, vous pouvez emprunter le circuit pédestre des Villages.
“ Vous la voyez, l’Hypolaïs polyglotte ? c’est une espèce qui arrive en Europe fin avril début mai, elle vient nicher par ici et elle repart à l’automne explique Olivier Geffray ornithologue qui travaille pour Nantes métropole. Et le coucou, vous l’entendez ? ”
Le petit groupe a de la chance, il a pu entendre et écouter le chant de plusieurs espèces d’oiseaux, toutes protégées : la tourterelle des bois, le verdier, le chardonneret, la mésange bleue, la corneille, le pinson des arbres. L’abondance des populations d’oiseaux communs spécialistes a diminué d’un quart entre 1989 et 2022, avec un effondrement de 36 % des populations d’oiseaux spécialistes des milieux agricoles. Parmi les causes de cet effondrement : l’utilisation des pesticides et la suppression des haies bocagères.
Dans le but de préserver la qualité des sols, de l’eau et de la biodiversité du vallon du Drillet, Nantes Métropole s’est porté acquéreur de plusieurs parcelles. Un plan de gestion est mis en œuvre pour conserver le milieu, préserver la mosaïque des prairies et des fourrés, restaurer une continuité écologique et assurer une compatibilité entre la gestion écologique du site et les usages. Ainsi plusieurs dispositions sont prises pour protéger ces espaces comme par exemple l’entretien et la conservation des haies et des fourrés, la lutte contre les espèces exotiques, le maintien des prairies, la conservation de la mare et de ses abords, la restauration du Drillet, le maintien d’une agriculture vivrière adaptée et respectueuse de l’environnement. Cette démarche est portée par différents acteurs : le conservatoire des espaces protégés, la Ville de Saint-Herblain, Nantes Métropole, l’association “ Sauvons le Drillet ” et les jardins collectifs du Drillet.
L’association “ Sauvons la coulée verte du Drillet ” est mobilisée depuis plus de vingt ans pour la préservation de l’environnement, de la biodiversité et du cadre de vie de ces espaces. Elle intervient en sensibilisation pour faire connaître cette coulée verte mais aussi en alerte auprès des collectivités.
Ce travail de préservation de cet écosystème fragile passe par des actions de sensibilisation auprès des jardiniers et des habitants proches du Drillet comme par exemple ne pas utiliser de pesticides, ne pas puiser trop d’eau, ne pas planter de bambous. Cela se traduit aussi par des visites-découvertes du site. Peu de personnes connaissent cet endroit.
Différents inventaires de la faune et de la flore ont été menés par Nantes métropole. Dans ce cadre, plusieurs espèces protégées ont été repérées au cœur des parcelles du vallon du Drillet acquises par Nantes Métropole. Au niveau des oiseaux, ont été repérées la Bouscale de Cetti et la Tourterelle des bois espèces quasi menacées au niveau régional. Trois libellules et 4 espèces de papillons de jour ont été identifiées. Du côté des amphibiens, 5 espèces ont été observées (crapaud épineux, Triton palmé, grenouilles vertes, salamandre tachetée). Concernant les reptiles, ont été recensés la vipère aspic, espèce en danger sur la liste régionale, la couleuvre d’Esculape, le lézard à deux raies appelé autrefois lézard vert, lézard des murailles. Chez les coléoptères, a été identifié le Grand Capricorne, espèce protégée. Chez les mammifères terrestres, ont été repérés l’écureuil roux, espèce protégée. Non seulement les animaux sont protégés, mais leur habitat et milieu de vie le sont aussi. Plusieurs ont des caractéristiques spécifiques comme les boisements alluviaux (milieux constitués d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées poussant en sous-bois et bordant des cours d’eau), les prairies humides, les arbres têtards où les animaux peuvent se développer, se nourrir.