Campement Stroh, un lieu de vie créé par la Fausse Compagnie

“ En matière de résidences artistiques, il y a plusieurs manières de faire, souligne Thomas Le Saulnier, musicien de Stroh-cello de la Fausse Compagnie. Là, le point de départ, c’est la rencontre ! ” Sur les quatre années de résidence, une dizaine d’artistes se sont succédé pour partir à la découverte des lieux et des associations qui font vivre le quartier de Bellevue. 

“ Le restaurant social L’assiette du jardin, situé au Carré des services, est devenu notre quartier général. On y retrouve de nombreux habitués rencontrés au gré de nos échanges. Nous sortons nos instruments Stroh pour voir ensemble quels chants ils ont à nous offrir ”, déclare Coline Linder, musicienne et membre du spectacle VibratO depuis 2017. Thomas complète : “ On invite aussi les personnes à nous partager leurs poèmes et leurs textes ”. Le Carré des services n’a pas été le seul lieu investi par la compagnie : la Maison des Arts, le CSC Le Grand B ou encore la petite ferme urbaine ont, eux aussi, été les témoins privilégiés de leur passage.

“ Pour entretenir le lien social avec les acteurs, – les associations, les habitants -, nous avons créé les bulles sonores, rapporte Thomas. Ce sont des moments de retrouvailles avec les personnes rencontrées depuis le début de l’immersion ”. Ces rendez-vous sont nécessaires pour “ faire collectif ”, tisser du lien et garder contact avec le répertoire d’une centaine de personnes avec qui les artistes ont fait connaissance.

La résidence s’achèvera à l’occasion du festival des Beaux Jours du 10 au 14 juin, au parc du Clos Fleuri. 17 artistes et techniciens se succéderont pour faire vivre le Campement Stroh. Des temps de spectacles, d’improvisation, de partage s’y entremêleront jusque tard en soirée. Le campement sera le témoin d’un espace de retrouvailles artistiques et poétiques entre les habitants complices du quartier et le collectif pour chanter ensemble. “ Plusieurs habitants complices font désormais partie du collectif ”, confie Thomas.

Plusieurs installations scéniques du collectif artistique – issues pour certaines de projets antérieurs du collectif – seront présentées, dont une pour la première fois. Sur place, on retrouvera le kiosque à musique du projet VibratO, la serre de Laurent Cadhilac, la tisanerie sonore de la sonothèque nomade, le manège du contrevent, une tente berbère pour se réfugier en cas de pluie, etc.

Au cours de ces quatre ans ponctués de temps de rencontres et de partages, des données sonores – rires, discussions, bruits ambiants, musiques – ont été recueillies et enregistrées par les artistes eux-mêmes. Cette matière réapparaîtra sous la forme d’ “ Échos ”, 4 créations de Laurent Cadhilac. Sculpteur et plasticien, il est à l’origine de la construction des instruments du collectif, puis de celles de Échos. À travers quatre sculptures, le public pourra se remémorer des ambiances sonores et des moments d’échanges du campement. Une façon de garder en mémoire les souvenirs de la Fausse Compagnie dans le quartier du Grand Bellevue.

Les structures Échos seront dévoilées lors du campement Stroh et resteront visibles au-delà des festivités.