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Nature

Chenilles processionnaires, agissons maintenant

Publié le | Mis à jour le

Comment lutter contre les chenilles processionnaires ? Tour d’horizon, avec la Direction de la nature, des paysages et de l’espace public, des actions menées par la Ville contre cet insecte urticant, qui peut provoquer des allergies et abimer les végétaux.

On aperçoit leurs nids filandreux dans la partie haute des arbres. On les observe se déplacer en file indienne sur les branches ou au sol, quand elles descendent de leur nids au printemps. On les repère aussi aux dégâts causés dans les feuillages.

Mais le principal danger des chenilles processionnaires provient de leurs poils urticants. Quand elles se sentent menacées, elles les libèrent dans l’air. En touchant la peau, les yeux ou les voies respiratoires, ces poils peuvent causer des réactions allergiques chez les humains et les animaux de compagnie. Face à ce tableau noir, plusieurs moyens de lutte sont déployés par la Ville.

Protéger les plus fragiles

Pour la Ville de Saint-Herblain, « la priorité est d’agir là où il y a des publics sensibles », explique Lucie Robert de la Direction de la nature, des paysages et de l’espace public, c’est-à-dire « dans les écoles et crèches et à proximité des jeux d’enfants ».

Tous les ans, une entreprise spécialisée mandatée par la Ville pose des pièges dès le mois de décembre pour attraper les colonies de chenilles au moment de leur descente le long du tronc de l’arbre, avant qu’elles puissent s’enfoncer dans le sol pour construire leurs chrysalides. « Des gouttières sont installées le long des troncs, elles guident les chenilles dans des sacs. Les sacs sont retirés par notre prestataire en avril-mai, puis brûlés », précise la technicienne.

Un éventail de solutions

Dans les secteurs ou les chenilles présentent moins de risques, la Ville fait poser des pièges à phéromones. Ils agissent en période estivale pour piéger les papillons mâles, empêchant ainsi la fécondation des femelles et les pontes ultérieures.

Traitements préventifs, pièges pour attraper les chenilles femelles avant qu’elles ne pondent leurs œufs : d’autres dispositifs sont déployés au gré des besoins. Et pour les arbres trop fortement atteints la Ville procède à un échenillage mécanique, qui consiste à couper la ou les branches atteintes. « Les jardiniers municipaux interviennent quand c’est à hauteur d’homme, sinon on fait appel à une entreprise », indique Lucie Robert. Après une grosse campagne d’échenillage l’année dernière, aucun arbre n’est concerné pour l’instant cette année dans le périmètre géré par la Ville.

Procession de chenilles au sol.
Arrivées à maturité les chenilles quittent leurs nids en procession pour s’enfoncer dans le sol afin de construire leurs chrysalides.

La nature comme meilleure arme

Pour Lucie Robert, la meilleure solution, alliant efficacité et respect de l’environnement, c’est la lutte biologique : « On cherche à profiter des écosystèmes en bon état dans les espaces verts herblinois et à laisser faire la nature ». Et plus particulièrement la mésange. Cet oiseau est l’un des rares prédateurs naturel de la chenille processionnaire. Insensible à ses poils urticants, un couple de mésanges peut dévorer jusqu’à 500 chenilles par jour en période hivernale et lorsqu’elles nourrissent leurs petits.

« Les mésanges s’installent quand il y a des buissons ou des haies aux alentours des arbres, elle s’y réfugient pour prendre le temps de manger les chenilles, sinon elle sont trop exposées ». Dans les jardins privés il est encore temps d’installer des nichoirs dans lesquels les mésanges viendront nidifier d’ici quelques semaines.

Un ou deux nids de chenilles processionnaires ne posent pas de problème sur la santé physiologique de l’arbre. Pour que l’arbre « sèche » il faut une grande quantité de chenilles, environ une quinzaines de nids pour un arbre adulte. Il faut savoir que les chenilles ont toujours été présentes et que les pins s’en sont accoutumés. Le problème actuel tient plutôt à la surpopulation, due à un manque de prédateurs, lui-même causé par la suppression des haies bocagères dans nos paysage.

Lucie Robert - Direction de la nature, des paysages et de l’espace publi

Et dans mon jardin ?

Première chose à faire : observer les arbres, régulièrement. Les chenilles processionnaires s’installent dans les pins, sur lesquels vous pouvez essayer de repérer les nids. Ceux-ci ressemblent à des amas de toiles d’araignée blanchâtres ou grisâtres, généralement situés sur les branches les plus hautes de l’arbre. Les chenilles se nourrissent des feuilles des arbres et peuvent rapidement causer des dommages visuels.

Si vous observez un changement de couleur des aiguilles de pins, qui deviennent marron, cela peut indiquer la présence d’un ou plusieurs nids de chenilles processionnaires. Souvent, on repère les nids avant que l’arbre subisse des dommages. Enfin vous pouvez repérer les signes d’activité des chenilles, surtout la nuit en vous aidant d’une lampe de poche, car ce sont des insectes nocturnes. Les chenilles sont davantage actives pendant les mois les plus chauds de l’année, durant lesquelles elles se déplacent en file indienne le long de branches des arbres.

Si vous avez identifié ou avez des doutes sur la présence de chenilles processionnaires (nids, chenilles, défoliation) dans votre jardin ou sur vos arbres, il est important d’agir pour éviter leur multiplication. Il est encore temps d’installer des pièges ou de faire retirer des nids. Faites appel à des professionnels de la lutte contre les espèces envahissantes ou des jardiniers spécialisés pour inspecter vos arbres, détecter les infestations et y remédier. Si vous ou votre animal entrez en contact avec des chenilles ou leurs poils urticants, surveillez bien les réactions pendants quelques heures, si les gonflements ou si la douleur ne passe pas contactez un professionnel de santé, médecin ou vétérinaire.

Frelons asiatiques, agir au printemps

Les colonies de frelons asiatiques se multiplient d’année et année sur le territoire. Le frelon asiatique n’ayant aucun prédateur – à cause de son vol stationnaire, les oiseaux n’arrivent pas à les attraper – il est indispensable de faire retirer les nids dès qu’ils sont repérés. Et pour cela, le printemps est propice à l’action. En effet, la reine fonde sa colonie en mars et avril. À cette période, elle s’installe dans les haies, les bords de murs, à faible hauteur. C’est le moment idéal pour faire retirer les nids par des entreprises spécialisées, avant que la colonie grandisse et s’installe dans un nouveau nid en hauteur et plus inaccessible.

Nid de frelons asiatiques, de forme sphérique, installé dans un arbre
Les frelons asiatiques construisent leurs nids de toute pièce, en forme de boule.

Comment repérer les nids de frelons asiatiques ?

À la différence des frelons européens, qui logent leurs nids dans des creux de murs, entre des pierres, contre la terre, les frelons asiatiques construisent leurs nids de toute pièce, en forme de boule.

Que faire si je repère un nid ?

  • Dans l’espace public ?

La Ville procède à l’enlèvement et à la destruction systématique des nids de frelons asiatiques sur les espaces publics dont elle a la charge. Contactez la Direction de la nature, des paysages et de l’espace public au 02 28 25 24 87, en indiquant la localisation précise du nid, ainsi que sa hauteur.

  • Dans un jardin privé ?

Ne vous approchez pas du nid et ne tentez pas de l’enlever ou de le détruire vous-même. Contactez une entreprise spécialisée dans l’enlèvement des nids au plus vite.

Piéger les reines : un atelier le 19 mars à la SAEL

La SAEL (Société des amis de l’école laïque) organise un atelier pour fabriquer des pièges sélectifs destinés aux futures reines des colonies de frelons asiatiques. Les futures reines sortent d’hibernation à partir d’une température de 16°C. Le piégeage des reines fondatrices, pour éviter la construction de nids secondaires, s’effectue entre le 15 février et le 31 mai.

La SAEL fournit le grillage, les vis. Les participants et participantes doivent fournir avec un bocal en verre (confiture, pâté…) et un bidon de 3 ou 5 litres en plastique. Temps de fabrication du piège sélectif, environ 1 heure

Mardi 19 mars de 14h à 16h30 dans les locaux de la SAEL, chemin des Frères Legoux (atelier du haut).
Sur inscription par mail à l’adresse : sael.ecoles@orange.fr. Plus d’infos sur le site de la SAEL.