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Dialogue citoyen

La nature en ville évaluée : un point d’étape

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La 3e saison de l’Observatoire citoyen des politiques publiques (OCPP) bat son plein. Au centre de ses travaux : la politique publique municipale de la nature en ville. Le point sur cette évaluation citoyenne.

Démarrés en novembre 2024, les travaux de l’Observatoire des politiques publiques (OCPP) connaissent une accélération. Lundi 16 juin prochain, deux de ses membres seront à la table du conseil municipal pour présenter leurs préconisations.

Composé de 5 collèges (habitants, élus, associations, acteurs économiques et experts), l’OCPP actionne différents outils pour ausculter cette politique publique. Ateliers de la fresque de la biodiversité, analyse de cartographies, entretiens individuels et collectifs, séances plénières, mission d’observation dans les parcs et jardins, questionnaire en ligne et dans l’espace public : la panoplie d’outils des évaluateurs est très large.

27

personnes auditionnées dans le cadre d’entretiens individuels (des agents municipaux, des élus, des experts du sujet)

29

personnes auditionnées dans le cadre d’entretiens collectifs

3

enquêtrices ont observé les usages dans les parcs et jardins

348

réponses exploitables obtenues dans le cadre d’un questionnaire

Aux côtes de ces outils d’évaluation, les études de l’Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise (AURAN) dont celle intitulée “ L’arbre, allié des villes : planter plus ou planter mieux ? ” ont enrichi la connaissance du territoire.

Une méthodologie bien huilée

Dès le début de cette nouvelle saison, les membres de l’OCPP ont suivi une formation pour se repérer dans les différentes strates de la vie administrative et le fonctionnement des collectivités. Ses 19 membres se réunissent régulièrement pour prendre connaissance des données recueillies et peaufiner leurs analyses. Fin avril, ils se retrouveront pour plancher sur leurs préconisations qu’ils exposeront lors du conseil municipal du 16 juin 2025. Puis, les élus et les directions municipales s’en saisiront pour les étudier à leur tour. Lors du conseil municipal d’octobre, les élus leur feront un retour.

Les espaces du marais de la Peoluière avec une cigogne au milieu.
Le marais de la Pelousière est un espace naturel préservé dans la ville. (c) Jérémie Lusseau, IRIS Pictures.

Le périmètre d’étude défini

Exigeant rigueur et méthode, ce travail d’évaluation au long cours relève de la course de fond puisque 8 à 9 mois sont nécessaires pour le réaliser. Rapidement après le lancement, le sujet a été délimité autour des parcs et jardins publics, des espaces naturels et paysagers, des cours d’école et des crèches, des aires de stationnement.

Plusieurs angles sont étudiés :

  • La prise en compte du changement climatique par la Ville ;
  • Le traitement des îlots de chaleur ;
  • L’évolution des pratiques des jardiniers municipaux ;
  • L’agriculture périurbaine de demain ;
  • Le jardinage citoyen ;
  • La préservation de la biodiversité et des écosystèmes ;
  • Les usages de la nature en ville ;
  • La politique d’urbanisme autour de la forme de la ville.
Des personnes observent les oiseaux avec des jumelles.
Observer les oiseaux dans les espaces naturels herblinois fait partie des activités proposées par la Ville dans le cadre de la programmation de la Longère de la Bégraisière. Ici avec la Ligue de protection des oiseaux dans le marais de la Pelousière. (c) Jérémie Lusseau IRIS Pictures.

Ce type d’évaluation est très intéressante à la fois pour les élus et les agents. Ce travail présente l’avantage de porter un regard d’ensemble sur la politique publique de la nature en ville. Par exemple, les membres de l’Observatoire ont attiré notre attention sur les conflits d’usages dans les parcs entre les chiens non tenus en laisse, les cyclistes qui vont trop vite, les déchets sauvages abandonnés en pleine nature.

Myriam Gandolphe - Adjointe à l’environnement et au cadre de vie

52 %

de la canopée relève d’espaces publics à Saint-Herblain d’après l’AURAN

600

hectares d’espaces naturels communaux sur le territoire

40 %

du territoire est classé en zone naturelle depuis la dernière actualisation du PLUm

300

hectares composent le Cours Hermeland

Qui sont les membres de l’OCPP ?

Si 5 personnes des collèges habitants, associations et acteurs économiques en sont à leur troisième évaluation, 2 nouvelles associations ont rejoint l’OCPP aux côtés du Rugby Saint-Herblain (RUSH). Il s’agit de l’association des patients fibromyalgiques des Pays de la Loire et l’association du Village de la Hérissière (voir portrait).

Marie Brault, présidente de l’association du village de la Hérissière

Grandie à la campagne, la nature a toujours été pour cette jeune retraitée herblinoise un élément essentiel. En 1998, elle et son mari ont élu domicile dans le village de la Hérissière au cœur du Cours Hermeland. “ C’est un village de 14 maisons dont on veille à préserver l’authenticité avec les autres habitants ”, souligne Marie Brault. Membres de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), elle et son mari ont choisi d’accueillir dans leur jardin un refuge LPO. Participant pour la première fois à l’Observatoire citoyen des politiques publiques (OCPP), Marie Brault représente l’association du village de la Hérissière. Sa participation à cette instance citoyenne a été une évidence pour elle qui s’intéresse au Périmètre des espaces agricoles et naturels (PEAN) de Saint-Herblain. “ On se rend bien compte que la Ville mène de nombreux projets de protection de la nature en ville. Maintenant, je veux voir sur quoi ce travail d’évaluation et de propositions citoyennes va déboucher. ”

(c) Jérémie Lusseau IRIS Pictures.