Culture - Urbanisme, aménagement, travaux
Place Mendès-France : « On a toujours dit Place Centrale »
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Construits au début des années 60, la place Mendès-France et le quartier Bellevue sont une réponse à la grave crise du logement d’après-guerre. Retour sur la naissance d’une « place centrale ».
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Celles et ceux qui ont connu le quartier à ses débuts se rappellent avoir toujours dit « Place centrale ». « Et les anciens du quartier l’appellent d’ailleurs toujours comme ça », sourit cette habitante de la première heure interrogée dans le documentaire historique éponyme réalisé par Karim Bouheudjeur et Sophie Manijeh-Razavi, rediffusé en septembre à la Maison des Arts (lire p.22). Aujourd’hui à un tournant de son histoire (lire encadré), la place Mendès-France émerge au début des années 60. C’est l’architecte Marcel Favraud, artisan de la reconstruction de Nantes après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, qui dessine les contours de cette vaste Zone à urbaniser en priorité (ZUP).
L’objectif ? Loger les milliers de personnes qui, quinze ans après la fin de la guerre, continuent de vivre dans des baraquements ou des quartiers insalubres. Mais aussi toutes les familles issues du babyboom. Construits à partir de 1962, les premiers immeubles enserrant la place seront dupliqués dans tout le quartier. Par rapport aux standards de l’époque, ils représentent un gain de confort considérable, symbolisé par la formule « l’eau et le gaz à tous les étages ». « Il faut s’imaginer ce que c’était à l’époque, c’était le grand luxe, rappelle Valérian Dénéchaud, architecte et fondateur de l’association Vous êtes ici. Les logements étaient propres, confortables et spacieux, avec toutes les commodités. Cadres, ouvriers et employés, tout le monde voulaient habiter Bellevue et sa place. »
Mais les ambitions initiales de faire de Bellevue et sa place centrale un quartier du renouveau se heurtent aux premières crises économiques. Dès le milieu des années 70, le quartier se paupérise lentement et les premiers problèmes apparaissent. Pour y faire face, les habitants et habitantes se réunissent en associations sportives ou culturelles, et imaginent, avec les animateurs sociaux, des projets pour faire vivre le quartier et occuper les enfants. Certains seront de véritables « innovations sociales », comme les terrains d’aventure qui essaiment, ici et là, sur des zones encore non construites.
Mendès-France se métamorphose
Avec la destruction en cours des immeubles Dax et Rossignol, c’est une page de la place Mendès-France et de Bellevue qui se tourne. Porté par Nantes métropole, le projet du Grand Bellevue va profondément redessiner la place centrale du quartier, avec la création d’une vaste allée arborée entre les squares de la Sensive et Rossignol, la construction de nouveaux logements, l’arrivée d’une offre commerciale et d’activités économiques. Une attention forte sera également portée à la sécurité au quotidien.