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Animations, festivités - Nature

Semaine de l’arbre : focus sur ce patrimoine qui respire

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Du 22 novembre au 1er décembre, la Ville célèbre la 4e édition de la Semaine de l’arbre. Témoins silencieux de l’histoire locale, reflets de notre rapport à la nature... Que nous racontent les arbres du territoire ? Réponse avec l’Herblinois Paul Corbineau, « sculpteur d’histoires taillées dans le bois ».

Les arbres sont un peu partout autour de nous, mais nous ne les regardons pas toujours. Que nous racontent-ils du territoire ?

Ce sont des témoins du temps. Ils parlent de notre histoire, de nos paysages, de notre écologie… Nous sommes dans un ancien paysage bocager, typique du Grand Ouest. Ce paysage fait de haies qui délimitaient les parcelles agricoles, a été en partie conservé dans les zones non urbanisées. On le voit d’ailleurs à travers la présence de trognes, ces arbres à l’aspect boursouflé. En fait, il s’agit d’une pratique paysanne ancestrale qui consiste à élaguer régulièrement les branches pour prolonger la vie de l’arbre et en tirer le maximum de bois.

De nombreux spécimens centenaires sont visibles dans les anciennes propriétés ou autour des châteaux. Les bourgeois ne coupaient pas leurs arbres, ils les plantaient pour l’ornement, pas pour le chauffage ! La Bégraisière, la Chézine, la Gournerie ou les bords de la Savèze conservent encore des arbres plusieurs fois centenaires. Certains étaient même des essences rares comme le séquoia géant de la Gournerie. Il a été planté dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, à une époque où cet arbre, venu de Californie, coûtait une fortune à importer !

 

Ils racontent également beaucoup de notre présent…

Les arbres sont aussi les témoins des mutations climatiques. Certaines essences souffrent : le chêne pédonculé, très présent dans le bocage, résiste mal aux sécheresses et aux canicules. À l’inverse, des essences venues du sud, comme le chêne vert, s’adaptent mieux et sont désormais plantées, par exemple le long de la ligne 1 du tramway. Les épisodes de canicule que nous traversons rappellent à tous combien ils sont essentiels pour rafraîchir les villes. De manière générale, nos arbres racontent aussi l’histoire d’un territoire qui s’ajuste aussi aux effets du changement climatique.

Paul Corbineau.
Paul Corbineau animera le 26 novembre une balade à la rencontre des arbres dans le cadre de la semaine de l'arbre.

Y a-t-il des arbres remarquables à Saint-Herblain ?

Tous les arbres sont remarquables ! Le terme « arbre remarquable » n’a pas de définition officielle, mais on s’accorde à considérer comme critères la taille, la forme, l’âge, l’histoire ou encore la rareté de l’espèce. L’association ARBRES, dont je fais partie, délivre un label reconnu à l’échelle nationale, mais aucun arbre de Saint-Herblain n’a encore été labellisé. Ce qui n’empêche pas la ville de compter des spécimens qui valent largement le détour : un chêne pédonculé de plus de 5,1 m de circonférence le long de la Chézine, un séquoia géant de 6,4 m à la Gournerie, un pin parasol et un if de plus de 250 ans à la Bégraisière… sans oublier, un cèdre du XIXᵉ siècle du côté de la Savèze, dont le tronc dépasse probablement les 2 m de diamètre.

 

Comment percevez-vous l’évolution du rapport entre les habitants et les arbres ?

Il y a aujourd’hui une vraie sensibilité. L’abattage d’un arbre suscite souvent une réaction émotive. C’est un geste qui obéit à une réglementation qui tend à se renforcer. Certaines essences, comme le séquoia géant ou le chêne-liège que l’on trouve sur le territoire, sont protégées par la loi. Les arbres ne sont plus seulement des éléments de décor, ils font pleinement partie du patrimoine local.

Pour aller plus loin, retrouvez Paul Corbineau, le 26 novembre, pour une balade à la rencontre des arbres. Retrouvez toutes les animations de la Semaine de l’arbre (balade contée, conférence sur les arbres, ateliers de plantations, etc.) 

Arbres herblinois : un inventaire en cours

La Ville a débuté un travail d’inventaire des arbres présents dans l’espace public. Le premier volet, achevé en 2025, a été réalisé dans les quartiers Bourg, Centre et Est de la ville. L’objectif : établir une cartographie de ce patrimoine vivant et évaluer son état. 3 429 arbres et 98 boisements, répartis sur 53 sites ont été inventoriés. Frêne, pin, tilleul, chêne… 63 genres botaniques distincts y ont été identifiés. 55 arbres qualifiés de « remarquables » y ont été identifiés selon plusieurs critères (formes atypiques, dimension exceptionnelle, espèce rare ou peu commune, fort intérêt écologique ou encore valeur paysagère et historique en tant que repères visuels dans l’espace urbain). On les trouve majoritairement au parc de la Bégraisière (18) et au parc des Haradières (23).

Des chiffres qui devraient largement croître avec le deuxième inventaire. Ce dernier sera effectué courant 2026 sur le reste du territoire, notamment le Val de Chézine et le parc de la Gournerie, des zones densément « peuplées » d’arbres.

Rétrospective : la semaine de l'arbre en 2024