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Petite enfance, enfance et jeunesse - Solidarités

Valentin, colocataire solidaire

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Saint-Herblain compte parmi ses habitants des Kapseurs : des Kolocataires à projets solidaires. Rencontre avec l’un d’eux : Valentin Blond qui vit et mène des actions solidaires dans le quartier des Richolets.

 

« Bonjour Michèle ! Vous venez semer quelques graines avec nous demain ? » Fourche à la main et le sourire engageant, Valentin interpelle une Herblinoise dont l’appartement est tout proche du petit jardin partagé Pollens et Collemboles, quartier des Richolets. Le jeune homme d’origine angevine y est Kapseur depuis deux ans.

« Kaps est l’acronyme utilisé pour Kolocation à projets solidaires, détaille-t-il. Concrètement, ce dispositif permet aux moins de 30 ans de vivre, selon certaines conditions, dans une colocation à loyer modéré dans un quartier prioritaire. En contrepartie, nous devons 3 à 5 h de notre temps chaque semaine pour mener des actions solidaires et des projets qui favorisent le lien entre les habitants.« 

8 kapseurs, 3 logements

Saint-Herblain accueille des Kapseurs depuis 10 ans. Aujourd’hui, 8 jeunes en bénéficient, répartis dans 3 appartements du bailleur Habitat 44, partenaire local de cette initiative portée par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev).

A 27 ans, Valentin, surveillant scolaire dans un collège, s’est orienté vers la colocation solidaire à la fin de ses études. « Je cherchais ma voie et j’avais l’envie et le besoin d’être indépendant, de m’engager davantage, raconte celui qui donnait déjà de son temps au monde associatif. La colocation à projets solidaires me semblait un bon moyen d’allier tout ce que m’anime et de continuer à apprendre d’autant que la problématique des quartiers prioritaires m’intéresse beaucoup. Je voulais aller au-delà des clichés que l’on nous sert parfois… ».

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Valentin et les autres kapseurs du quartier des Richolets investissent dans le jardin partagé Pollens et Collemboles pour mener des actions et tiser des liens entre les habitants.

Impliquer les habitants

Soirée jeux de société, stand de gratuité (récolte et don de vêtement), clean walk (ramassage des déchets)… Les Kapseurs ont plusieurs leviers et d’outils pour intervenir dans le quartier.

« Il y a la construction de projets solidaires, l’animation d’actions conviviales et le mentorat auprès d’un ou d’une jeune du quartier pour l’accompagner dans sa scolarité, par exemple, explique Valentin. Libre à nous d’inventer les projets, nourris par nos rencontres et nos échanges avec les habitants, et les formations que nous recevons au sein de l’Afev pour mener à bien nos misions. Nous échangeons et travaillons beaucoup avec les partenaires locaux associatifs et institutionnels du quartier, les services de la Ville, etc. »

Des compétences et de la confiance

Évidemment, ce n’est pas toujours simple, confie le jeune homme. « Il faut être identifié, nouer des contacts avec les habitants, les motiver à rejoindre une initiative… mais tout cela m’a clairement fait gagner en compétence et en confiance ! Je sais désormais monter des projets et travailler en équipe. »

Il y a quelques semaines, Valentin et des Kapseurs herblinois ont organisé les 48 h de l’agriculture urbaine dans ce petit jardin partagé du quartier des Richolets. « Notre projetons de l’investir encore plus pour l’entretenir et y mener des actions. Il est fréquenté par les enfants comme par les personnes âgées », s’enthousiasme le Kapseur qui entend y cultiver la terre autant que les liens entre les habitants.

Kaps ou pas Kaps ?

L’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) coordonne des Kolocations à projets solidaires (Kaps) dans une quarantaine de villes en France. « A l’échelle de la métropole, elle se déploie dans 9 quartiers prioritaires à Nantes, Rezé, Orvault et Saint-Herblain », précise Marion Luce, coordinatrice Kaps pour l’Afev Bretagne-Pays de la Loire. Nous totalisons sur ces territoires 91 kapseurs répartis dans 33 appartements. »

Les Kapseurs sont suivis et formés par les équipes locales de l’Afev tout au long de leur colocation. « Des rencontres sont organisées chaque mois entre Kapseurs pour parler des projets réalisés ou en cours », indique la coordinatrice.

Pour prétendre à une Kolocation solidaire, il faut avoir entre 18 et 30 ans, s’engager à être présent au minimum de septembre à juin et avoir minimum 600 euros de ressources financières mensuelles.

Informations et formulaire d’inscription sur le site de l’Afev Bretagne Pays de la Loire

 

Retrouvez l’interview de Valentin en vidéo sur la chaîne YouTube de la Ville :