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Culture

Le quartier de Preux, utopie urbaine

Publié le | Mis à jour le

Érigé à la fin des années 70, Preux est un concentré d’audace architecturale. Véritable cité-jardin, ce bout de ville se voulait une alternative aux grands ensembles des années 60.

Le quartier de Preux connaît d’importants travaux de réaménagement. Pour tout savoir sur ce projet de renouvellement urbain, rendez-vous dans notre article dédié.

À l’origine, une vaste lande et un petit bois coincés entre les barres d’immeubles de Bellevue et la route de la Baule. De ces quelques 35 hectares surgissent à compter de 1978 des pavillons et des petits ensembles collectifs étonnamment colorés. Le quartier de Preux était né. En tout, près de 630 logements seront construits sur ce site.

Construction du quartier de Preux à l'orée des années 80
Construction de Preux au début des années 80. La photo, prise depuis la tour hertzienne, laisse deviner l’école et le centre socioculturel du Soleil Levant.

Cité-jardin

C’est pour faire face à l’accroissement démographique de Nantes et de sa première couronne que Saint-Herblain réfléchit dès les années 60 à une urbanisation maîtrisée de cette zone. Après des années d’étude, le quartier de Preux est construit comme une cité-jardin sous la houlette (entre autres) de l’agence ETRA et de l’architecte nantais Éric Dubosc, à qui l’on doit notamment le remarquable bâtiment « Kronos », sur l’île de Nantes.

Les espaces publics sont travaillés pour être des endroits conviviaux, favorisant la rencontre entre les habitantes et habitants. La nature conserve une large place, jusque sur les bâtiments. Quant à l’architecture, particulièrement colorée, elle se distingue à l’époque par son esprit village, avec des ensembles de petite taille et une grande mixité d’usage : logements, commerces et équipements publics se côtoient.  

Détail sur les patios du quartier de Preux.
La cité-jardin est organisée autour de placettes et de patios.

Prix international

Autre singularité de l’époque : les voies automobiles et piétonnes sont parfaitement différenciées. Le cœur du quartier est ainsi inaccessible aux voitures. « Ce choix urbanistique singulier permettait aux enfants de rejoindre l’école toute proche du Soleil-Levant sans croiser un seul véhicule », souligne Valérian Dénéchaud, architecte créateur de l’association Vous êtes ici, qui organise régulièrement des visites-découverte de Preux.    
Pour l’ensemble de ces innovations, le quartier se voit décerner un prix international d’architecture en 1984.

L'origine possible du nom de Preux

Plusieurs hypothèses ont circulé sur le nom de « Preux », certaines évoquant notamment la présence d’une léproserie (lieu d’isolement pour les malades de la lèpre) ou d’une nécropole aux lépreux. D’autres, plus récentes, parlent plutôt d’un témoignage de la période antique. Lors du lancement des travaux en 1979, une villa gallo-romaine et un cimetière mérovingien sont en effet mis au jour. « Preux » proviendrait alors du latin « Petra », signifiant « Pierres », un mot qui aurait pu aussi désigner des ruines antiques.