Dialogue citoyen - Petite enfance, enfance et jeunesse
Place publique : Éducation sexuelle, on en parle enfin !
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Le 16 novembre prochain, à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la Ville de Saint-Herblain vous invite, avec le débat Place publique "Éducation sexuelle, on en parle enfin !", à débattre sur l’éducation sexuelle et affective en France.
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Considérée comme un droit humain par les plus grands organismes internationaux dont l’UNESCO, l’éducation à la vie affective et sexuelle (EAS) est un levier positif reconnu en matière de santé publique et individuelle, d’égalité de genre, et de lutte contre les discriminations et les violences sexuelles. En contribuant à former des citoyens autonomes et responsables, l’EAS voit ses bénéfices infuser jusqu’aux statistiques des troubles à l’ordre public.
La demande d’information des jeunes est forte et les tabous autour de la sexualité se lèvent progressivement. Pour autant les violences sexuelles ont augmenté de 33% en 2021 (France TV Info – Ministère de l’Intérieur), tandis qu’une femme sur 6 entre dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré (enquête auprès de 96 600 femmes par l’association Nous toutes – 2021) et que 31% des 15-24 ans se disent mal informés sur le VIH/Sida (enquête Sidaction – 2022). Pourquoi ces chiffres inquiétants ? Quels sont les freins à l’accès à l’éducation sexuelle et affective des jeunes en France aujourd’hui ?
De son côté l’Éducation nationale peine à mettre en œuvre les 3 séances d’information et d’éducation à la sexualité annuelles, obligatoires dans chaque niveau des écoles, collèges et lycées… depuis 2001. Plus de 20 ans et une demi-douzaine de circulaires ministérielles plus tard, SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial, ont en mars dernier attaqué l’État en justice pour manquement à ses obligations. Pourquoi le cadre législatif n’est-il pas appliqué ? Les programmes d’éducation sexuelle en milieu scolaire sont-ils suffisants dans le fond, et adapté dans la forme aux besoins des jeunes ? Quelle place accorder à l’école en matière d’éducation sexuelle ? Quid des parents, des associations, du corps médical ? Des autres acteurs de la communauté éducative ?
Les jeunes ne se privent plus d’aller chercher directement en ligne les réponses à leurs questions. Et, sur les réseaux sociaux, ce ne sont pas les comptes des grandes agences de santé publique et des associations du secteur qui sont les plus suivis. Les jeunes leur préfèrent largement les contenus inclusifs, bienveillants et décomplexés des « influenceuses sexo », suivies par des centaines de milliers de personnes. Sur leur comptes Instagram mêlant témoignages, conseils et informations de santé publique, elles accomplissement quotidiennement, un travail d’éducation sexuelle et affective, de prévention en matière de santé sexuelle mais aussi de lutte contre les stéréotypes liées à l’orientation, aux pratiques sexuelles ou à l’identité de genre.
Mais cette fenêtre ouverte sur l’infini contenu du web va de pair avec une exposition accrue, y compris pour des enfants très jeunes, aux contenus pornographiques. Des contenus qui dans leur majorité banalisent les violences et mettent en scène une sexualité stéréotypée, renforçant les inégalités de genre. Quelle place occupe Internet, dans ses aspects positifs comme négatifs, dans l’éducation sexuelle des jeunes aujourd’hui ? Quel rôle y jouent les influenceuses ? Et quelle peut être l’articulation entre leur action et celle des acteurs plus « institutionnels » ?
Au final, comment penser une éducation sexuelle et à la vie affective qui conduit à l’épanouissement des individus, à la réduction des risques et à l’égalité ?
Pour débattre de ces questions vous, nous avons invité :
- Camille Aumont-Carnel, précurseuse de l’éducation sexuelle sur les réseaux sociaux, elle anime le compte Instragram aux 700 000 abonnés @jemenbatsleclito depuis 2018. Après une grande enquête auprès de plus de 26 000 jeunes elle a publié en 2022 le guide d’éducation sexuelle pour les 14-18 ans « #adosexo » (2022). Le 5 octobre son nouvel ouvrage « Les mots du Q », manifeste joyeux et dictionnaire des mots et des expressions de la sexualité 2.0 est paru aux Éditions Le Robert ;
- Thierry Troussier, sexologue, professeur de santé publique il agit pour la formation des professionnels et professionnelles de santé au sein du Pôle transdisciplinaire de Santé sexuelle, de Sexologie et Droits humains de l’Université Paris-Diderot. Il est également titulaire de la chaire Santé sexuelle et droits humains de l’UNESCO, co-auteur avec Joëlle Mignot de la BD « Mon sexe, mes droits » aux Éditions Complicités (2022) ;
- Mathilde Brichart, professeure des écoles, co-fondatrice et bénévole au sein de l’association d’éducation populaire DisQutons qui agit pour l’éducation affective, relationnelle et sexuelle, via des ateliers en milieu scolaire, associatif, en collectivités territoriale auprès de jeunes et d’adultes. DisQutons produit également un podcast pour donner la parole aux jeunes de 15 à 25 ans sur ces sujets : « Ce que l’on s’aime ».
Les échanges, modérés par le journaliste Pierre-Yves Lange, sont suivis de questions-réponses avec le public.
"Les mots du Q" : Camille Aumont-Carnel en dédicace
Les mots ont un sens. Avec « Les mots du Q » Camille Aumont-Carnel décortique ceux qu’on emploie pour parler de sexualité. Non contente de mettre à jour les clichés sexistes qui s’y cachent, elle prend la liberté – jouissive – d’en créer de nouveaux « pour mieux décrire nos réalités et bâtir un discours émancipateur ».
Camille Aumont-Carnel sera présente de 19h à 19h30 le jeudi 16 novembre à la Maison des Arts pour dédicacer son livre. Venez nombreux rencontrer l’autrice !
Vente sur place, en partenariat avec la librairie Durance.
Débat Place publique « Éducation sexuelle, on en parle enfin ! »
Jeudi 16 novembre, de 20h à 22h. Entrée libre et gratuite.
Maison des Arts, 26 rue de Saint-Nazaire.
Débat retransmis en direct et disponible en replay sur la chaîne YouTube de la Ville.
Possibilité de traduction en langue de signes française sur place et en direct sur simple demande, au minimum 10 jours avant la date du débat au 02 28 25 20 28 ou communication@saint-herblain.fr
Accès en transports en commun :
À 250 mètres : bus lignes 23, 59, 81, 91, arrêt Maison des arts.
À 500 mètres : tramway ligne 1 et bus ligne 20, arrêt Romanet.
Nombreux stationnements vélo à proximité.
Place publique saison 2023-2024 : Et si on se parlait ?
Une fois par mois, le temps d’une soirée, l’auditorium de la Maison des Arts se transforme en agora. Découvrir, décortiquer, et débattre des sujets qui agitent l’actualité en compagnie d’expertes et d’experts, de membres d’associations, de personnes de la société civile : la Ville de Saint-Herblain vous invite à prendre la parole lors des soirées Place publique. Famille, science, économie, éducation, politique, travail… 10 soirées, 10 débats, 10 occasions de dialoguer !
Découvrez le programme de la saison 2023-2024 de Place publique.