Place publique : un débat sur la non-maternité

À la fin des années 70, les militantes du Mouvement de libération des femmes (MLF) lançaient comme slogan « Boulot, Omo, Marmots : y en a marre ! ». Pour la première fois dans le militantisme féministe, la maternité – et la charge mentale qu’elle implique – apparaissait comme une aliénation au même titre que le travail. Après des années de lutte pour le droit à disposer de son corps (contraception, IVG…), c’est la maternité elle-même qui était remise en question.

Quarante ans plus tard, la maternité est toujours considérée comme une norme sociale et le fait de s’y soustraire, mal vu. Pourtant, de nombreuses femmes revendiquent aujourd’hui de ne pas avoir d’enfants. Scepticisme sur l’avenir du monde, rejet du patriarcat, volonté de s’accomplir autrement que par les enfants…Qu’est-ce qui motive ce refus, appelé « childfree ? Faut-il y voir une nouvelle forme de féminisme ? Combien de femmes concerne-t-il vraiment et quels milieux socio-culturels intéresse-t-il ?

« Que l’enfant soit la fin suprême de la femme, c’est une affirmation qui a tout juste la valeur d’un slogan publicitaire », affirmait Simone de Beauvoir. Après des années d’angle-mort, les recherches commencent à s’intéresser à ce sujet inévitablement politique et l’un de ses corollaires, le regret maternel. Et posent une question fondamentale : de quoi la non-maternité est-elle le nom ?

Pour en débattre, Place publique invite un plateau d’expertes :   

• Charlotte Debest, sociologue, spécialiste de la non-maternité, autrice de Le choix d’une vie sans enfant (2014) ;
• Édith Vallée, docteure en psychologie, autrice de Pas d’enfant, dit-elle… (2005) ;
• Catherine Scornet, démographe, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste des politiques de natalité.

 Un débat animé par Antony Torzec, journaliste indépendant.